Une semaine
Et puis Adèle a une semaine. Et je la regarde, je la sens, je la caresse. Je m'emplis d'elle, à présent qu'elle est dehors. Il faudrait pouvoir conserver dans des petites bouteilles, tous ces instants, ces sensations, ces émotions qu'on croit ne jamais pouvoir oublier, mais qu'on finit par oublier malgré tout, parce que c'est la vie qui grandit. Les sourires imprévus, les grognements affamés, la petite bouche goulue, l'odeur du cou et des cheveux, la peau si douce, le cordon qui tombe, les doigts si longs, la peau si sèche qu'il faut crémer, les petites oreilles ourlées, les yeux qui s'ouvrent de plus en plus à la découverte du monde, le petit corps de grenouille encore tout recroquevillé ... Garder tout ça pour les revoir et les respirer quand la vie sera moins jolie qu'aujourd'hui.